Liane Vaz

Alors qu'elle était en 8e année, Liane Vaz s'est fait dire par un quiz à choix multiples qu'elle deviendrait joaillière ! À ce moment de sa vie, elle rêvait de devenir une créatrice de mode de renommée mondiale, Liane voyait grand !, et cette prédiction l'a déçue.

Mais il semble que cet algorithme ait bien fait les choses, car la voilà maintenant diplômée de l'OCAD, où elle a obtenu en 2013 un diplôme en conception de bijoux et de métallurgie, et ce, avec l'approbation de ses proches. Issue d'une famille sud-asiatique stricte et religieuse, Liane pensait que ses parents lui demanderaient d'arrêter à un moment ou un autre afin de s'orienter vers un domaine plus académique; or non ! 

Après avoir terminé sa formation, Liane a commencé à travailler au studio Made You Look à Toronto, où elle a pleinement lancé son entreprise et ses collections. Aujourd’hui, Liane aime toujours autant son métier, et nous sommes fans de son travail chez Ruby Mardi ! 

Choisissant d'utiliser non seulement les techniques de joaillerie traditionnelles, Liane manipule également des matériaux alternatifs pour apporter un vent frais à ses collections. 

 L'esthétique de Liane marie la symétrie et la composition linéaire aux textures et fins détails. Elle adore explorer les motifs naturels et la géométrie pour créer des pièces de tous les jours et pour les occasions spéciales.

Nous sommes heureux de vous présenter un court entretien dans lequel vous découvrirez ce qui inspire Liane, et aurez un aperçu de qui elle est. 

Quels sont les artistes que vous aimez le plus, qui vous inspirent ou vous accompagnent ? Influencent-ils votre travail, et si oui, de quelle manière ?

Il est difficile d'avancer dans la vie sans se laisser inspirer et influencer par des artistes de divers horizons ! Bien que je ne puisse en aucun cas choisir mes favoris, je me sens définitivement inspirée par diverses formes d'art ; de la mode (Sabyasachi) à l'architecture (Victor Horta), en passant par le verre (René Lalique) et la photographie (Alyssa Thorne), ainsi que par des époques comme la renaissance gothique, l'art déco, le modernisme du milieu du siècle, et bien d'autres ! 

Il existe de nombreuses façons de s'inspirer de l'étude des formes, de la lumière et de l'ombre, de la technique, de la méthodologie.

Comment gérez-vous les moments où vous vous sentez coincée ou frustrée par votre travail ?

Avez-vous des stratégies pour surmonter ces obstacles ?

Je voyage ! Je sais que c'est un grand luxe, mais c'est le meilleur moyen de faire tomber mes ornières quand je n'ai pas réussi à créer quoi que ce soit de nouveau depuis un moment. Il n'y a rien de mieux que de découvrir l'architecture et l'art d'un autre pays pour relancer sa créativité. 

Si vous pouviez vous réincarner en fleur, laquelle choisiriez-vous et pourquoi ?

Je suis une grande fan de fleurs séchées, c'est donc une question difficile ! Je pense que ce serait soit une hellébore noire, soit un cœur saignant blanc. Ma grand-mère plantait des cœurs saignants partout dans le jardin lorsqu'elle vivait avec ma famille quand j'étais enfant. Nous n’avons jamais eu besoin de les replanter au cours de ces (presque) trois dernières décennies : ils reviennent chaque année. Ma grand-mère est décédée en 2022 et j'ai de beaux souvenirs d'elle chaque fois que j'en vois une. J'ai même un cœur saignant de tatoué sur la cheville !

Quant aux hellébores, elles poussent mieux à l'ombre qu'au soleil et fleurissent pendant les mois d'hiver... ce qui est parfait pour quelqu'un qui n'aime ni le soleil ni l'été ! L'hellébore est également liée au mythe de Perséphone, dont le nom est la version grecque du deuxième prénom de ma grand-mère :)

Comment pensez-vous que l'art peut avoir un impact sur la société ou sur la vie des gens? 

En quoi votre propre travail s'inscrit-il dans ce contexte plus large?

Ce que je préfère dans ce que je fais, c'est de pouvoir contribuer positivement à l'histoire de quelqu'un, même de manière modeste. Être capable de créer de petites œuvres d'art destinées à durer toute une vie afin de commémorer un moment ou d'immortaliser un sentiment ou une personne est un réel cadeau que je ne tiens pas pour acquis. Ma démarche repose aussi sur l'éducation au métier en lui-même, et je constate que mes clients quittent mon atelier en comprenant mieux l'importance de soutenir les arts et les petites entreprises.

Avez-vous des plaisirs coupables ?

Il y en a beaucoup, mais peu dont je me sens vraiment coupable, ha ha ! Ma vie est très mouvementée, tant au travail que dans ma sphère personnelle, donc chaque fois que j'ai cette rare chance de faire une journée-marathon de cinéma sur mon canapé avec mon mari, notre chien et un ÉNORME bol de pop-corn, je le prends ! 

Nous sommes tous deux de grands cinéphiles et avons toujours une longue liste de films qu'on souhaite regarder ensemble ou séparément.

Y a-t-il un film que vous pourriez regarder en boucle et dont vous ne vous lasseriez jamais ?

Quand j'étais enfant, j'ai regardé le film de 1999 La Momie peut-être une centaine de fois. 

Maintenant, j'aime mettre des séries limitées comme The Haunting of Hill House de Flanagan en arrière-plan pendant que je travaille (et elle prend un sens différent à chaque fois que je la regarde, alors je ne me suis pas encore lassée !)

En terminant, quel est votre musée préféré (dans le monde) ?

Le V&A de Londres et le le MET de New York occupent des places privilégiées dans mon cœur. Je pourrais passer des heures dans les deux musées sans jamais m'ennuyer. Je ne suis allé dans aucun des deux musées depuis très longtemps et j'adorerais y retourner lorsque je serai dans l'une ou l'autre ville.

J'essaie aussi toujours de trouver des petits musées moins connus partout où je vais, comme le Musée de la sorcellerie dans le nord de l'Islande et la Chapelle des Os dans le sud du Portugal.

Merci d'avoir partagé un peu de vous avec nous, Liane !

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